Confiance et coopération : apprendre par l’expérience avec le cheval

Il y a 30 ans, Florence Manaud et moi étions collègues. Nous sommes devenues consœurs. Apprenant qu’elle avait créé un nouveau concept de développement managérial avec des chevaux dans sa manade familiale en Camargue, j’ai eu envie d’en savoir plus. Et j’ai été servie ! La jeune consultante modèle dont j’admirais la capacité à toujours dire ce qu’il fallait, au moment où il fallait, sur le ton qu’il fallait avait laissé la place à une femme habitée par une authentique passion.

Le chemin de Florence m’inspire à deux titres :

Un décloisonnement réussi : du management au management.

Première connexion : le retour aux racines familiales

Le confinement de mars 2020 a été un coup dur porté à son activité de consultante en management, que Florence réalisait en indépendante, et à 99% en présentiel. Du jour au lendemain, son entreprise s’est retrouvée à l’arrêt complet.

Retourner sur les terres de sa famille en Camargue a d’abord été d’un grand soutien, au moment où, dit-elle, « la vie s’était arrêtée ».

Alors qu’elle gardait de la manade familiale le souvenir d’une enfance rude, dominée par les hommes et les enjeux de performance, Florence y a trouvé en 2020 de la douceur et du ressourcement pour faire face à l’incertitude.

Au moment où les rencontres en face-à-face ont pu reprendre, elle a commencé à proposer à ses clients de venir marcher, se ressourcer, caresser les chevaux entre deux séances de coaching ou de formation. Et elle a bien vu que quelque chose se passait, dans ce lieu isolé de la route par trois kilomètres de chemin de terre : en passant le petit pont qui marque l’entrée du domaine familial, les visiteurs s’arrêtent émerveillés par la beauté et la simplicité du paysage. Ce lieu qui lui a fait tant de bien en fait autant ses clients, elles et eux aussi malmenés par la crise.

Deuxième connexion : l’origine du mot management

Un travail psychothérapeutique permet à Florence de se rendre compte à quel point la relation avec le cheval, dans laquelle elle avait été élevée, l’avait aidée à développer sa stabilité émotionnelle, sa capacité à faire confiance et à coopérer.

Ses recherches  confortent l’intuition selon laquelle le travail sur la relation avec le cheval peut procurer des expériences fécondes pour les relations humaines. L’étymologie encourage ses recherches : le terme même de management était initialement un terme d’équitation : Manu agere, « conduire son cheval avec la main », est devenu à la Renaissance managgiere, terme utilisé dans les académies équestres pour signifier « préparer sa monture au travail », c’est-à-dire créer les conditions de la coopération.

Le plus fort, raconte Florence, c’est quand ton cheval comprend si bien ce que vous êtes en train de faire ensemble, qu’il prend l’initiative avant que tu aies demandé quoi que ce soit. Savoir faire émerger cette complicité, c’est un aboutissement en tant que cavalière et en tant que leader.

Troisième connexion : la rencontre avec Kelly Pellegrin, une relation de confiance et de coopération

Kelly a un parcours qui fait écho à celui de Florence : licenciée de biologie puis professeur des écoles stagiaire, elle devient monitrice d’équitation et monte son école dans le domaine familial, suite à une discussion avec sa maîtresse de stage qui l’a encouragée à suivre sa passion. Elle a d’abord été la monitrice de Florence avant que cette dernière ne lui propose de coopérer.

Une méthode à l’impact réparateur et inoubliable.

Un travail d’équipe pour créer les conditions de la confiance et de la coopération.

Florence, accompagne ses participant.e.s, six managers à la fois pas plus, demande à chacun.e ce qu’il ou elle vient chercher dans cette journée, et choisit avec Kelly les expériences qu’elles vont leur faire vivre ainsi que le ou les chevaux avec qui elles vont les faire travailler.

Puis, et c’est là où la magie opère, elle leur laisse un espace.

Un espace où le.la manager, encore sous l’émotion de l’expérience qu’il vient de vivre avec son cheval, tire ses propres enseignements pour trouver sa juste place, sa juste posture, le bon niveau d’énergie, le bon moment.

De l’expérience naît l’émotion, de la réflexion naît l’apprentissage.

Tout part donc d’expériences que Florence et Kelly font vivre à leurs participant.e.s, avec des chevaux soigneusement choisis pour leur personnalité. Tout se passe à pied, la majorité des participants n’ayant aucune expérience avec les chevaux.

Ce qui est travaillé, c’est « comment réussir à créer une relation de confiance partagée et coopérer avec son cheval ».

La méthode, c’est d’abord l’expérience, puis la réflexion sur cette dernière, dans une ambiance appréciative où les points forts sont mis en avant.

Comme souvent, seuls les noms sont inventés pour préserver l’anonymat des participants.

Marilène, manager débutante, vient chercher des clés pour être sereine dans sa relation avec son équipe.

Au début de la journée, elle veut bien faire, trop bien. Au fur et à mesure, elle s’apaise, et parvient mieux à ses fins avec son cheval. En repartant, elle confie « j’ai compris qu’il fallait que je laisse de la place à l’autre, que je lui fasse confiance. »

Bruno a tissé d’excellentes relations avec son équipe. Mais quand il a une idée en tête, rien ne l’arrête !

Il établit une bonne connexion avec son cheval, le met en mouvement accélère le rythme, jusqu’au galop, quel magnifique début ! Bruno accélère… pour se rendre compte quelques centaines de mètres plus loin que son cheval s’est arrêté, alors que lui a continué à courir. Au retour, c’est lui qui en tire les enseignements pour son management.

Samira est une manager indécise. Elle n’ose pas imposer ses vues à son équipe.

Trop gentil avec son premier cheval, elle n’en tire rien. Plus ferme et décidée avec le suivant, elle apprend à se faire respecter et s’émerveille de voir sa monture tourner quand elle en a décidé ainsi, et qu’elle le demande avec douceur et fermeté.

Matthieu est manager et cavalier. Il se demande ce que l’équitation va bien pouvoir lui apprendre en termes de management.

A la fin de la journée, il dit à Florence, qui s’interrogeait sur l’intérêt de sa méthode pour les cavaliers confirmés : 
« tu devrais facturer double pour les cavaliers, j’ai autant progressé en équitation qu’en management ! »

Cette méthode permet de mettre des ressentis profonds et concrets sur  la confiance ou la coopération.

Loin des concepts flous et des injonctions abstraites, une journée passée avec l’équipe formée par Florence, Kelly et les chevaux :

Pour en savoir plus et contacter Florence Manaud

Le site de Tertiaconsulting

L’or magazine été 2021, avec un beau portrait de Florence 

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Yoga et coaching : construire des ponts et vivre mieux

Après le Go et le théâtre d’impro, je vous emmène aujourd’hui faire un tour du côté du yoga. En effet, cette discipline procure des bienfaits au travail en général et aussi dans les démarches de coaching, individuel et collectif. Je choisis chacune de ces expériences et de mes partenaires pour offrir à mes clients l’expérience dont ils ont besoin à un moment donné.

Mes lecteurs connaissent mon goût pour les animaux rares et les expériences riches de sens. Manageure dans le secteur public et professeure de yoga, Karine dal Canton réunit toutes ces qualités à la fois. Entretien.

Comment as-tu découvert le yoga ?

Karine : le yoga s’est vite invité dans ma vie professionnelle. Au début de ma carrière, je me suis retrouvée dans une situation difficile, avec beaucoup de stress. Le yoga m’a immédiatement apporté un ressourcement vital.

Et comment as-tu intégré le yoga à ta pratique professionnelle ?

C’est le boulot qui m’a amenée au yoga, mais je n’ai pas apporté le yoga au bureau tout de suite. Un collègue prof de yoga m’a suggéré de respirer en réunion, de faire des exercices à divers moments de la journée. C’est discret, rapide… et ça ressource ! C’est devenu une habitude. Parfois, quand je suis vraiment tendue ou fatiguée, je ferme la porte de mon bureau, je me tourne vers la fenêtre et je fais une mini-relaxation de 2-3 minutes. D’autres fois, je fais une méditation marchée sur le chemin de la cantine. J’y arrive la tête vidée de ses préoccupations et l’esprit rafraîchi.

J’avais une autre idée du yoga…

Tu n’es pas la seule ! Les puristes te diront que les pratiques que je viens de te décrire ne sont pas « le yoga vrai ». Mais pour moi, le yoga ce n’est pas que des postures sur un tapis, c’est un mode de vie. Tu peux prendre ou ne pas prendre, prendre ce qui est compatible avec ton rythme et ton cadre de vie. C’est une philosophie de vie que j’ai trouvée bien adaptée à ma vie en entreprise.

Tu enseignes le yoga au bureau ?

Non. J’ai eu des demandes mais je ne souhaite pas tout mélanger. Changer de casquette entre midi et deux vis-à-vis de mes collaborateurs serait déjà source de trop de stress et de mélange des genres. Mais aussi, je suis aussi soumise aux obligations de déontologie du service public. Tout risque de conflit d’intérêt est scruté à la loupe et le yoga véhicule des peurs autour des dérives sectaires qui seraient difficiles à concilier avec mes responsabilités professionnelles. J’ai créé un cours de yoga sur mon lieu de travail il y a quelques années, mais ce n’est pas moi qui enseigne. Je suis manageure au bureau, professeure de yoga et coach en dehors : je trouve mon équilibre de vie comme ça.

Inclus-tu le yoga dans ta pratique du coaching ?

Quand un·e client·e vient me voir pour un coaching yoga, le yoga fait partie de la demande initiale. J’adapte une séance au besoin de la personne. J’ai récemment créé une séance pour une assistante à domicile qui souffrait de tendinites, de douleurs posturales. Nous avons affiné ses objectifs et sa séance grâce à un questionnement inspiré du coaching et à présent, elle peut reproduire sa séance chez elle.

Quand il s’agit d’une demande de coaching professionnel classique, je n’introduis pas le yoga d’emblée, mais il arrive presque toujours un moment où j’invite mes coachés à respirer, à développer la conscience de leur corps, à méditer.

Ah oui, à ma petite échelle, j’ai eu des expériences comparables ! Je suis toujours étonnée de l’accueil favorable que mes coachés font à quelques respirations profondes…

Mais oui ! ça a un impact incroyable sur la présence, la disponibilité. Développer la conscience de son corps permet de voir autrement la réalité, d’accéder à une autre source d’information qu’on laisse le plus souvent de côté. Nos douleurs, nos tensions physiques, sont des signaux. Symétriquement, nos croyances limitantes ont un impact sur notre corps. Passer par le corps permet de ressentir les effets de nos croyances limitantes et de changer de perspective, d’identifier d’autres croyances plus soutenantes.

Et que penses-tu du yoga dans le coaching d’équipe ?

A la fin d’une séance de travail avec un groupe de managers, j’ai proposé une mini-relaxation de 3 minutes. Ils étaient sidérés de l’énergie que ça leur a donné.

Le yoga est une activité sans objectifs de résultats, sans compétition, qui développe l’écoute de soi et des autres, l’acceptation des situations, la connexion à ses ressources. Tout ça par l’expérience. Bien sûr, on peut expliquer a posteriori ce qui se passe, mais l’expérience corporelle est très importante. Nous n’écoutons pas assez notre corps au travail, alors que c’est une source d’information capitale !  

Il n’est pas juste de dire que l’homme pense avec son cerveau, ce n’est pas avec son cerveau qu’il pense, c’est avec son corps tout entier.

Pierre Janet

Pas facile à faire entendre, surtout dans le secteur public !

C’est vrai, le reste encore un monde très conservateur avec des concours, une vision très intellectuelle du rôle des managers…mais les choses changent. Je rencontrent de plus en plus de DRH qui savent que la prévention des troubles musculo-squelettiques et des risques psychosociaux passe par une meilleure conscience du corps. Des burn-outs, des accidents du travail peuvent être évités par une sensibilisation aux signaux envoyés par notre corps. Je dirais même que la qualité de vie au travail est une porte d’entrée formidable pour le yoga en entreprise. C’est une approche plus respectueuse de l’humain au travail.

Quelles sont les principales objections des managers et dirigeants par rapport au yoga ?

On est presque toujours dans le registre de la peur : peur du côté sectaire, peur du ridicule, peur de se montrer vulnérable en public, peur de s’endormir en réunion… Bien sûr, ces objections sont « habillées » : on n’a pas le temps, c’est beaucoup d’argent pour rien, c’est de la câlinothérapie…

Et comment les surmontes-tu ?

Les deux principaux arguments qui permettent de convaincre que le yoga est un investissement gagnant-gagnant sont la qualité de vie au travail et le management de soi. Des bénéfices que j’ai moi-même expérimentés dans ma vie de manageure.

Comment te voient tes collaborateurs ?

Ils reconnaissent souvent que j’ai une approche différente de l’être humain dans le travail. Ils me disent « toi t’es zen ».

Je confirme !

Pour conclure sur notre partenariat yoga & coaching

Le yoga une approche plus respectueuse de l’humain au travail. Il permet de redonner sa place au corps dans notre vie au travail, au bénéfice mutuel des personnes et de l’entreprise.

S’il faut pratiquer régulièrement pour en faire un outil de santé au travail, quelques minutes d’exercices ou de relaxation apportent un vrai plus à une démarche de coaching individuel ou collectif.

 

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Sans expérience émotionnelle, point de changement – 1

Sans expériences émotionnelles, point de changement – 2

Pierre Janet, L’évolution psychologique de la personnalité, 1929

 

L’impro-coaching : développer les talents individuels et collectifs

Avant d’être mon partenaire d’impro-coaching, Soufiane Guerraoui a été mon prof de théâtre d’impro. Toujours à la recherche d’expériences à faire vivre à mes clients, j’ai vite senti que le théâtre d’impro pouvait être une source inépuisable d’expériences relationnelles transposables dans le monde professionnel.

Petit à petit, l’idée d’impro-coaching a germé et quand j’en ai parlé à Soufiane à la demande d’un client, il n’en était pas à son coup d’essai.

Qu’est-ce qui t’a fait passer du monde de l’entreprise au théâtre ?

Je ne me sentais plus à ma place. Ou plutôt, je sentais que ma place était ailleurs. Et sur scène, j’étais comme un poisson dans l’eau. Alors … j’ai plongé ! J’ai compris à quel point mon corps avait été relégué au second plan, au profit du mental et le théâtre m’a aidé à remettre chacun à sa juste place.

Et qu’est-ce qui t’a fait retrouver le monde de l’entreprise avec le théâtre ?

J’ai senti que je devais retourner dans mon ancien monde, avec mes nouveaux outils. Car sitôt que je me suis redécouvert sous cet angle, je me suis senti plus fort, plus à l’écoute de moi et des autres, et surtout, mieux. Je voulais partager ça. En entreprise, les hommes et les femmes sont mis dans des situations où ils ont besoin de qualités humaines difficiles à acquérir en travaillant : l’aisance, l’écoute, l’ouverture… Faire du théâtre, c’est prendre soin de son corps et de son mental au même titre qu’en faisant du sport. Et au théâtre, comme en entreprise, la dimension collective est fondamentale : on ne peut rien faire sans écoute et présence à l’autre.

Tu n’enseignes pas la même chose à des élèves amateurs et à des groupes en entreprise : quelle est la différence ?

Les élèves amateurs cherchent à grandir dans la discipline du théâtre d’impro. C’est leur finalité. En entreprise, c’est un moyen au service d’un objectif : le bien-être, avec soi et dans le groupe, la prise de parole, la créativité, l’innovation, la négociation, l’efficacité commerciale, …

Tu m’en dis trop ou pas assez, là ! Comment fais-tu pour travailler la créativité en improvisation coaching ?

Le propre du théâtre, c’est la surprise. Le public ne sait pas ce qui va se produire avant que le comédien le fasse. La créativité vient aussi de la suppression progressive des contraintes mentales, de la normativité qui est très présente dans les comportements (et pas qu’en entreprise !). On rentre dans différentes postures pour exercer notre dextérité mentale et corporelle. Cela nous amène à lâcher-prise, et au final nous nous surprenons nous-mêmes de la liberté que nous avons laissée à notre regard, à nos mouvements, à nos émotions, à nos mots. Et quand je te surprends, tu me surprends nous nous surprenons, nous surprenons notre public… c’est la magie de la créativité collective !

Et comment l’impro coaching peut-elle aider à mieux négocier ?

La négociation, ce n’est pas imposer un objectif, c’est trouver un terrain d’entente. Deux réalités se rencontrent pour en faire une troisième. C’est le fameux « Oui, et », qui suppose : acceptation de l’autre, je sais qui je suis, je sais avec quoi je viens mais je n’enferme pas l’autre. Il y a des invariants à respecter, et tout le reste peut être joué en ouverture. L’impro permet la rencontre de plusieurs ouvertures, des scénarios qu’on n’aurait jamais pu imaginer s’ouvrent à nous. Elle permet de travailler la construction de personnages, l’aisance à l’oral, la confiance en soi à travers le regard, la respiration, la gestuelle… tous ces points d’appuis corporels qui nous donnent le droit d’être flexibles et ouverts.

Qu’est-ce que les techniques de théâtre permettent de développer en entreprise ?

Alors si je n’ai pas le temps de parler de l’efficacité commerciale ou de l’efficacité collective d’équipe, je te dirai que d’une manière générale, les techniques théâtrales permettent de développer : l’aisance à l’oral, la confiance en soi, l’esprit d’équipe et l’écoute. La co-construction propre à l’impro permet de développer la dextérité mentale, la créativité et la réactivité. Dans le respect, toujours, des règles que le collectif définit en amont.

Quelles sont les objections que tu rencontres le plus souvent quand tu proposes d’utiliser le théâtre en entreprise ?

Je n’ai jamais rencontré d’objection réelle. Mais parfois des gênes – celle de se lancer, peur de ne pas avoir d’idée- qui s’estompent en faisant, quand le corps en mouvement et la dynamique de groupe effacent les peurs ou les projections mentales. Car on réalise vite que c’est en se lançant, et en acceptant le vide, que l’idée vient.

Moi, je me souviens avoir eu peur du ridicule pendant longtemps…

On a tous peur d’être jugé au début. Mais moi c’est l’autre, on est dans le même bateau, on a la même peur. Ma philosophie, c’est « On fait d’abord on parle ensuite ». C’est pour ça que tu m’as choisi pour faire vivre des expériences décalées à tes clients, tu te souviens ? Parce qu’en faisant, on apprend des choses qu’on n’apprend pas en se contentant d’intellectualiser les choses.

Aujourd’hui, tu es chef d’entreprise ? Metteur en scène ?

Je suis les deux. D’abord, parce qu’un metteur en scène dédie, du moins à ses débuts, 90% de son temps à la gestion RH, à la communication, aux relations publiques, à la production et la diffusion. Ensuite, parce que mon activité de formateur est une activité corporate aussi bien en B2B qu’en B2C.

Comment vis-tu ton rôle ? Qu’apprends-tu de cette expérience « Bonheur » qui va nourrir ta relation avec des publics d’entreprise ?

Étant en même temps auteur et metteur en scène, je navigue à vue, mais je dois en même temps tenir la barque. Donner une vision. Et faire adhérer mon équipe, de 9 personnes à ce projet ambitieux : du théâtre physique et sonore sans parole, remettant en question 2 concepts forts et universels : la normalité et le consumérisme. Détail qui a toute son importance : personne n’est payé dans l’équipe. J’apprends donc à accepter l’incertitude. Accepter ne pas avoir toutes les réponses, car créer suppose beaucoup de recherche. J’apprends l’humilité et la remise en question.J’apprends à écouter, à accepter et à co-construire car souvent, les solutions me viennent des comédiens et des bruiteuses. Accepter ce qui vient, dans une logique collective et positive, pour un objectif commun. Tout en étant efficients, en raison de nos moyens limités.

Une expérience de leadership grandeur nature ! J’ai hâte de venir vous applaudir et de poursuivre ensemble nos aventures d’impro-coaching. Merci, Souf !