Rencontrons-nous !
Il est tentant de vouloir aider tout le monde quand on aime aider, et qu’on est formée pour ça. Or prendre l’initiative de coacher quelqu’un sans mandat est une grave erreur. En tentant d’aider un ami qui ne m’avait pas explicitement demandé mon aide, j’ai définitivement compromis notre relation.
J’ai retenu une règle d’or de cette cuisante erreur : sans demande explicite d’aide, il n’y a ni client ni intervention.
Je venais de commencer le coaching, et j’avais un tas de copains, cadres supérieurs dans des grandes boites ou même DRH, dont j’espérais me faire des clients. Ce copain-là en faisait partie. Il traversait alors une période difficile et se plaignait beaucoup. N’écoutant que mon bon cœur et, soyons honnête, mon intention inavouée, je commence à lui poser des questions comme si c’était un coaché, sans qu’il m’ait rien demandé explicitement.
Mon pote commence à montrer des signes de malaise pendant la conversation.
Et moi bille en tête, je continue parce que je sens qu’il est tout près de prendre conscience de quelque chose d’important. Au lieu de ça, il s’énerve : « Mais enfin Cécile, je ne t’ai rien demandé ! ».
Ce copain n’a plus donné suite à mes demandes de contact ultérieures.
Mon copain m’a-t-il explicitement demandé de l’aide ? En l’occurrence non. Fin de l’histoire. Cette histoire m’est revenue en tête lors de ma première journée de formation à l’approche systémique et stratégique, durant laquelle le prof a martelé : « Pas de demande, pas de client. Pas de client, pas d’intervention ». Cette fois, je me le suis enfin tenu pour dit.
Qui est-ce que je veux aider, ici ?
Je n’en suis pas fière, mais avec le recul, de toute évidence c’était moi-même que je cherchais à aider. Vouloir s’aider soi-même n’est pas un problème en soi, bien au contraire. Mais pas comme ça.
Et si, au fond, c’est moi-même que je veux aider, comment puis-je m’y prendre ?
Je peux lui demander son aide pour trouver des clients, une recommandation auprès de son réseau.
Je peux lui dire que je démarre une activité de coaching et que je serais ravie de faire affaire avec lui, le jour où il en ressentira le besoin.
En résumé, être claire sur mon intention et lui laisser la possibilité de botter en touche.
Imaginons maintenant que mon copain m’ait effectivement demandé de l’aide :
• Suis-je la meilleure personne pour la lui apporter ?
• Comment vais-je marquer la différence entre cadre professionnel et relation personnelle ?
• Quels sont les risques possibles pour notre amitié ?
Saison 1 : mes boulettes les plus mémorables et les leçons que j’en ai retenues
Saison 2 : au tour d’autres personnes, de tous secteurs et métiers, de témoigner de leurs apprentissages par l’erreur