Rencontrons-nous !
Enthousiaste à l’idée d’aider une future coach dans son parcours de formation, j’ai fait l’erreur de la coacher gratuitement, sans poser suffisamment de questions à ma cliente… et sans formuler clairement mes besoins et mes limites. Très vite, j’ai constaté un déséquilibre : une implication insuffisante de sa part et des attentes mal définies de son côté comme du mien.
J’ai appris de cette erreur qu’établir un cadre clair dès le départ est essentiel, même dans un échange non rémunéré, pour protéger ses valeurs, son temps et son énergie.
Dans le cadre d’une de mes formations, j’avais coaché une ancienne collègue gratuitement en échange de discussions approfondies sur nos apprentissages respectifs. Cet échange de bons procédés avait très bien fonctionné. Quelques années plus tard, cette collègue se forme au coaching. Elle m’appelle pour savoir si je suis d’accord pour coacher une de ses camarades de promotion aux mêmes conditions. J’accepte.
Lors de la 1ère séance, ma nouvelle coachée me remercie chaleureusement pour ma générosité. Elle me promet que bien entendu elle remplira sa part du contrat. Elle me précise que les 5 séances que nous devons faire ensemble sont une obligation pour obtenir son diplôme de coaching. Je devrai également remplir un document d’évaluation à la fin. Je trouve ça un peu bizarre, mais bon.
À la 2ème séance, ma coachée arrive 45 minutes en retard, parce que son déménagement international ne s’est pas passé comme prévu. Elle se confond en excuses, je maintiens mon cadre et la séance dure 15 minutes.
À la 3ème, la voilà installée dans son nouveau chez-elle et je remarque un intérieur richement meublé et décoré. Elle m’explique qu’elle a tout fait venir à grands frais du pays où elle séjournait précédemment. C’est pourquoi elle était arrivée en retard à notre précédente séance. Pas très fière des émotions qui me traversent, je me tais. J’ai accepté de bosser gratuitement sans la questionner sur ses ressources, tant pis pour moi.
À part ça, toutes nos séances sont consacrées à m’expliquer qu’elle est victime de la terre entière. Aucune de mes questions sur sa part de responsabilité et ses apprentissages en tant que coach ne trouve d’écho. Je l’interpelle à plusieurs reprises sur son niveau d’investissement dans ce coaching, elle s’en défend. Je garde mon calme en me disant que ce coaching-prétexte est terminé. J’ai fait ce à quoi je m’étais engagée, cela n’a servi à rien, c’est son problème.
Quelques jours plus tard, elle m’envoie le questionnaire d’évaluation de son école de coaching. Celui-ci pose des questions explicites sur sa maturité relationnelle et sa capacité à être coach. J’ai répondu sobrement que je n’étais pas en mesure de répondre, car elle n’avait rien investi d’autre dans ce coaching que le temps qu’elle y avait passé.
Elle m’a abreuvée de messages d’insultes jusqu’à ce que je la bloque. Mon ancienne collègue, qui n’a entendu que sa version des faits, m’a fait la gueule pendant 2 ans.
Saison 1 : mes erreurs ne m’ont pas tuée, elles m’ont fait grandir. Je les partage avec vous.
Saison 2 : des personnalités de tous milieux professionnels racontent ce qu’ils et elles ont appris de leurs erreurs les plus formatrices.