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20 ans après son coaching, ma première coachée se souvient

Mis à jour le : 14 juillet 2022

Elle s’appelle Françoise, elle est manager depuis 30 ans. C’est tout ce que je dirai d’elle pour protéger son anonymat. En 2003, c'est en l'accompagnant que j'ai fait du coaching pour la première fois.

Nous nous sommes revues récemment après une longue pause. Elle se souvenait de notre rencontre comme si c’était l’année dernière. Elle m’a autorisée à retranscrire notre conversation.

Un tout grand merci Françoise, c’est grâce à vous que j’ai entamé le chemin pour devenir coach professionnelle.

Cécile : j’ai peu l’occasion de revoir des clients si longtemps après un coaching, et je suis curieuse de savoir ce que vous en avez conservé, Françoise…

Françoise : J’ai gardé la carte postale que vous m’aviez envoyée à la fin de mon premier coaching individuel, vous vous souvenez ? Une jolie maison avec des volets bleus, certains ouverts et d’autres fermés. En substance, vous me disiez que pendant notre travail de coaching, j’avais ouvert certaines fenêtres et qu’il m’en restait à ouvrir. Je prends ma retraite le mois prochain et cette carte est dans mes cartons. Je la garderai toujours !

Ça me touche infiniment… Et quoi d’autre ?

Ah ! votre questionnement ! Ces silences interminables qui me mettaient si mal à l’aise ! De guerre lasse, je finissais par dire un truc, attendant une réponse… Et vous me répondiez : « et alors ? ». C’était difficile… Mais très formateur ! Dans les années qui ont suivi votre accompagnement, j’ai rencontré beaucoup de vos collègues coachs professionnels. Ils avaient tous des réponses, des modèles, des conseils qu’il fallait appliquer sans attendre. Je me suis bien plantée à les suivre. Ça manquait d’écoute, tout ça. Vous, vous m’avez fait réfléchir et prendre du recul. Et puis, de tous les coachs, consultants et formateurs que j’ai vu passer, vous êtes la seule qui ait travaillé aussi longtemps avec nous. Tous les autres sont passés à la trappe dans les 6 mois. Et ça, c’est parce que vous avez passé des heures à écouter et observer comment fonctionnait le système.

Quand je pense que vous étiez ma première coachée ! J’ai littéralement appris à coacher avec vous. 

Je ne m’en serais jamais rendu compte si vous ne me l’aviez pas dit. En y repensant, c’est vrai que vous n’aviez pas un programme de coaching folichon. Votre concurrent, lui, en avait un tout beau, tout pimpant. Mais quand je l’ai vu faire des grands « coucou » à un membre du comité de direction qui passait dans le couloir, je me suis dit « celui-là, il va aller raconter ma vie à toute la maison. » C’est comme ça que je vous ai choisie. Je n’avais aucune visibilité sur votre cadre ni sur les objectifs du coaching, mais vous m’inspiriez davantage confiance pour travailler des sujets relationnels compliqués.

Et pourtant, j’ai accompagné beaucoup d’autres managers et dirigeants de votre entreprise par la suite… en coaching individuel et collectif. En formation management, aussi.

Ah oui, vous avez animé une formation avec mes responsables. Mais pour les autres, je n’étais pas au courant.

Vous ne m’en voudrez pas d’avoir respecté le même devoir déontologique de confidentialité pour tous…

Ah la confidentialité, la déontologie ! Ne le prenez pas mal, mais n’y ai jamais cru une seule seconde. Dans une entreprise comme la mienne, beaucoup d’organismes de formation et autres cabinets de coaching n’étaient là que pour espionner pour le compte de la DRH. Du reste, ça m’a pris un paquet de temps avant de vous faire vraiment confiance. Je ne saurais plus dire combien de temps, mais ça m’a pris plusieurs séances de coaching.

Et qu’est-ce qui a fait que vous m’avez fait confiance pour continuer votre travail de coaching, finalement ?

C’est difficile à dire précisément. En y réfléchissant, je pense que déjà, vous n’avez jamais cherché à m’imposer quoi que ce soit, et notamment à me réconcilier avec ma directrice avec qui les relations étaient exécrables. L’autre chose, c’est que vous étiez là pour moi. Je ne sais pas comment dire, mais vos collègues que j’ai rencontrés après, ils étaient polis, sympathiques, mais ils ne se mouillaient pas. Vous, vous étiez là. Pour moi.  Ce n’est pas pour autant que vous m’avez ménagée, remarquez. Je me souviens encore de quelques-unes de vos questions… vous me poussiez toujours dans les retranchements où j’évitais soigneusement d’aller !

Comme ?

Un jour, je m’étais fait engueuler très fort par mon n+2. Quand je vous ai dit qu’il m’avait fait peur, vous m’avez demandé « et si c’était vous, qui lui aviez fait peur ? ».

Une autre fois, je vous ai dit que j’avais une bonne étoile et que ce qui m’arrivait dans la vie, c’était grâce à elle. Vous m’avez répondu « et si c’était grâce à votre travail ? »

Et ?

Ah vos questions monosyllabiques !!! Eh bien… je n’ai toujours pas la réponse à ces deux questions en particulier. Sur beaucoup de sujets en revanche, vos questions m’ont fait regarder les choses autrement, sans pour autant me donner de réponse toute faite. Vous m’avez écoutée, vous avez laissé émerger des réponses et j’ai pu faire mes choix. Même ceux que j’ai payés cher, je ne les regrette pas. Au moment de partir à la retraite, je considère que j’ai eu une belle vie professionnelle.

Vous ne sauriez me faire plus plaisir, Françoise. C’est tellement ça pour moi, les apports du coaching… En vous écoutant, je me rends compte à quel point à l’époque, ma pratique du coaching étaient approximative. Je manquais d’outils de coaching, de supervision (en vrai je ne savais même pas que ça existait). Bref… Mais je suis tellement heureuse que cet accompagnement ait eu un tel impact pour vous !

Je vous l’ai dit tout à l’heure, Cécile. Ce n’est ni votre programme ni vos techniques de coaching dont je me souviens. Ce sont vos qualités relationnelles. Je n’ai plus jamais rencontré personne à qui me livrer comme ça. Une relation de coaching comme celle-là, ça arrive une fois dans une vie.

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