Rencontrons-nous !
J’étais directrice de Marque de la franchise Accessoires d’une grande marque de luxe. Je n’étais pas salariée de La Marque, mais je la représentais auprès de tous les clients qui achetaient les accessoires que ma société fabriquait. Je faisais gagner à La Marque « un pognon de dingue », comme dirait l’autre.
Un jour, La Marque m’offre enfin une réduction sur mes achats en boutique. Il était temps ! Cela faisait 7 ans que j’étais leur ambassadrice : mes clients me voyaient comme faisant partie de La Marque à part entière et cela n’était pas neutre dans mes performances commerciales de l’époque.
Quelques mois plus tard à peine, ce privilège tant attendu m’est retiré, au nom d’une opération de nettoyage des passe-droits, qui, si j’en crois le classeur des bénéficiaires que j’avais aperçu en boutique, étaient nombreux.
Furieuse, je cours dépenser ma coquette prime de résultat chez un Concurrent de Luxe Ultime, chez qui je m’achète un sac à main très cher et très identifiable. À la prochaine réunion en présence du PDG de la Marque, je me pointe crânement avec mon sac de Luxe Ultime. Après tout, si on me traite comme une étrangère, je peux dépenser mon argent comme bon me semble.
Chaque noël, La Marque avait pour tradition d’offrir un cadeau à ses principaux partenaires. Une pièce de la collection précédente, un accessoire du défilé Haute Couture… De très beaux cadeaux. Ce noël-là, mes interlocutrices m’offrent une belle grosse boite et insistent pour que je l’ouvre devant elles. La boite contenait une crème anti-rides (pour tes 40 ans, ma chérie) et un vernis à ongles. L’humiliation parfaite.
Face à plus puissant que moi, la provocation n’est pas une manière efficace de répondre à une injustice, si mesquine soit-elle.