Rencontrons-nous !
Quand je perds des parties de tournoi, c’est souvent par “autodestruction”. Quand je joue un mauvais coup, j’ai tendance à me décourager sans raison, alors qu’il reste plein de possibilités.
Une partie de Go, c’est très long. Objectivement, je vais jouer des bons et des mauvais coups. Mon adversaire aussi. La situation va évoluer et le mauvais coup joué maintenant m’offrira peut-être des opportunités stratégiques dans 50 ou 100 coups.
Mais moi, j’ai un côté perfectionniste, alors que je ne suis jamais parfait dans tout ce que je fais. J’ai longtemps eu une tendance à paniquer, à perdre le contrôle et c’est ça qui a causé beaucoup de mes défaites.
Dès le commentaire de partie. Quand mon adversaire et moi analysons ce qui a été joué, et ce qui aurait pu l’être. Dans beaucoup de cas, une fois l’émotion retombée, je vois très bien quel parti j’aurais pu tirer d’un mauvais coup ou d’une situation défavorable.
C’est le fait même de me dire “Ah là là, c’est une catastrophe, j’ai fait une grosse bêtise. Je suis nul“… Qui transforme une situation défavorable mais réparable en défaite irrécupérable.
Commentaire après commentaire, j’ai pris conscience que ce travers émotionnel m’était bien plus préjudiciable que mon niveau technique.
Quand je sens venir la tentation du découragement, je prends le temps de me calmer. Et de me dire ” Tant pis, ce n’est pas grave, c’est de mon niveau. Qu’est-ce que je peux faire pour rattraper cette erreur ?“
C’est ça qui me permet de reprendre le fil stratégique de ma partie… Sans me laisser vaincre par mes émotions autodestructrices.
Cela me sert au Go, mais aussi dans mes missions d’interprétariat. Un mot mal traduit ne doit pas me faire paniquer et perdre le fil du discours.