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Audrey Duval, une préfacière audacieuse pour Chères Erreurs

Mis à jour le : 6 septembre 2024
J'ai rencontré Audrey dans une vie antérieure. Depuis, elle été nommée Présidente de Sanofi France, puis Vice-Présidente Exécutive de Sanofi en charge des Corporate Affairs du Groupe, où elle a installé son style de leadership bien à elle. C'était un pari audacieux d'associer le nom d’Audrey Duval à Chères Erreurs. Elle a pourtant accepté avec enthousiasme et générosité de s’engager dans ce projet. Je mesure avec beaucoup de gratitude l’ambition qu’elle confère à ce livre.

Une promotion emblématique d’un nouveau style de leadership

Quand j’ai rencontré Audrey, elle venait donc d’être promue au Comité de Direction. Son patron de l’époque, un Québécois formé à l’école américaine du leadership, avait apporté un vent de renouveau à cette filiale française un peu confite dans son management conservateur, et notamment ces 3 idées :

  • Le management est un métier, pas un statut. Pour bien manager, pas besoin d’expertise technique, mais plutôt : l’envie de gagner, le sens du client et l’amour des équipes.
  • Les « givers » doivent être valorisés par rapport au « takers », beaucoup plus nombreux et souvent plus aptes à capter la lumière et les bravos.
  • Pour donner aux équipes le droit à l’erreur, il faut partager les siennes. Rien ne sert d’exhorter, il faut montrer l’exemple.

Les deux premières idées ont permis à Audrey de prendre son envol en tant que dirigeante. Si mes informations sont justes, les performances de sa franchise ont explosé sous son leadership malgré l’absence d’expérience en marketing ou ventes à cette époque. La troisième a donné lieu à des expérimentations plus ou moins concluantes, mais toutes riches d’enseignements.

Une scène fondatrice

Un jour où j’assistais au Comité de Direction, assise en face d’Audrey tout au bout de l’immense table, j’ai été témoin d’une scène incroyable pour une coach française : le Directeur Général a partagé, devant toute son équipe de direction, une erreur qu’il venait de commettre.

Il ne s’agissait pas d’une petite bourde. L’autorité régulatrice s’était fâchée tout rouge suite à une décision qu’il avait prise. Il avait fallu faire cravacher plusieurs équipes pendant des semaines pour récupérer le coup. Lesquelles équipes avaient de bonnes raisons d’en vouloir à leur patron et à sa mauvaise décision.

Je me souviens précisément du silence gêné qui a suivi cette intervention. Personne n’osait rien dire, il flottait comme une odeur de honte dans la salle. Pas de la part du DG, qui assumait, mais de la part des personnes autour de la table, habituées depuis des années à ne venir en Codir qu’avec des bonnes nouvelles.

Dans les mois qui ont suivi, des initiatives ont fleuri dans toute l’organisation pour lui emboîter le pas. Audrey, qui y a participé, en a gardé le souvenir que le droit à l’erreur c’est précieux, à condition que ce soit sincère et régulier, et non des exercices ponctuels et sur commande.

C’est comme ça qu’Audrey Duval a accepté de préfacer Chères Erreurs – Le livre

Cette scène a fait naître une conviction qu’Audrey et moi partageons : porter un regard curieux et décomplexé sur ses erreurs est une formidable école de la prise de décision, dans un monde où il n’y a pas de décision sans risque et sans défaut.

Quand je lui ai demandé si elle pensait que ce serait une bonne idée de faire référence à son ancien patron dans la communication autour de Chères Erreurs, Audrey m’a répondu sans hésiter : « Il serait content de savoir qu’on fait vivre les convictions qu’il nous a transmises ».

Disparu beaucoup, beaucoup trop tôt, Luc Beaulieu a laissé un souvenir indélébile à toutes celles et tous ceux qui ont croisé sa route. J’espère que là où il est, il sourit de me lire.

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