J’ai demandé conseil pour fixer mon prix en tant que Freelance

Julie a été avocate avant de créer, avec son associée Oriane Giniès, une société de services juridiques à destination des coachs et des professionel·le·s du bien-être : Houjo.

Ayant fait une bonne partie des erreurs que ses services permettent d’éviter, je suis les publications de Julie avec assiduité sur LinkedIn, car elles traduisent une excellente connaissance des risques juridiques auxquels les freelance comme moi sont exposés.

J’ai rencontré Julie et nous avons sympathisé immédiatement autour d’un principe que nous partageons : le meilleur discours à l’attention des coachs est celui qui leur parle de leur vraie vie. Pas des success stories gonflées à l’EPO ou des injonctions irréalistes et culpabilisantes. Son témoignage est édifiant à cet égard, car il aborde une question que se posent toutes les personnes qui se lancent à leur compte : comment fixer son prix en tant que Freelance ?

Peux-tu nous planter le décor de ton erreur ?

Nous sommes en 2009. Je viens tout juste d’obtenir mon diplôme d’avocat. Je vis à Londres et prends des dossiers en sous-traitance. Mon premier client est un cabinet franco-anglais qui me confie quelques missions. Tout se passe très bien. Un jour, ce cabinet me sollicite pour un dossier plus important. Je suis enthousiaste, mais je m’interroge sur le montant à facturer. J’ai peu d’expérience et prends conseil autour de moi. Ce qui émerge de ces discussions est un prix bien supérieur à ce que me dicte mon instinct. Je décide de partir sur ce prix plutôt que sur celui que j’avais initialement en tête.

Quand as-tu commencé à comprendre que tu faisais erreur ?

J’ai commencé à réaliser mon erreur en envoyant ma proposition tarifaire ! Je n’étais pas à l’aise, je me sentais en contradiction avec moi-même. Et… ce qui devait arriver, arriva. Je n’ai pas eu ce dossier. Ce refus m’a été signifié sèchement et je n’ai plus jamais été sollicitée par ce cabinet. C’était une grosse déception d’avoir perdu ce client. Je m’en suis beaucoup voulu car oui, c’était objectivement trop cher.

Qu’as-tu appris de cette erreur pour répondre à la question “Comment fixer son prix en tant que freelance ?”

Sur-facturer n’assoit pas sa légitimité ! Je connaissais bien le client et ses dossiers, j’aurais dû savoir fixer mes prix comme une grande, sans demander conseil.

Si j’avais tant tergiversé sur le prix, c’est que je sentais bien qu’il y avait un souci. Il faut savoir prendre du recul avec les injonctions du type “Tu te brades, tu devrais facturer plus, etc.”. Sauf à ce qu’un conseil sur le prix ne vienne d’une personne qui connaît parfaitement le marché, ne l’écoutez pas. Écoutez-vous !

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