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Hervé a été consultant toute sa vie. Il a dirigé des projets, puis des équipes, puis des départements de conseil au sein du cabinet qui l’a formé… avant de créer le sien au début des années 2000 dans le sillage de l’affaire Enron qui a freiné les grands mouvements de concentration du secteur et recréé un espace pour les cabinets à taille humaine.
Il y a 12 ans, Hervé a transmis à une nouvelle génération de consultants le cabinet qu’il avait créé avec ses associés. Ce cabinet compte aujourd’hui plus de 500 consultants sur plusieurs continents, c’est une très belle marque du conseil à la française.
L’ambition d’Hervé ne s’est jamais limitée au pouvoir, au statut et à l’argent. C’est le seul dirigeant que je connaisse heureux d’être retraité, marque selon moi de son exceptionnelle capacité de recul et de son insatiable appétit de vie.
Témoignage d’un entrepreneur pour qui l’erreur n’est pas un droit, mais un devoir.
Pendant toute ma vie professionnelle, j’ai pris des paris sur les gens. Parfois heureux, parfois non. Et j’ai très souvent différé la décision de m’en séparer quand le pari se révélait perdant. Mes associés me l’ont beaucoup reproché.
À chaque pari raté ! En général, mon entourage me tannait pendant des mois avant que je finisse par prendre la décision d’arrêter. Et à chaque fois, je trouvais des circonstances atténuantes, je demandais un délai de grâce… Tu sais, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise…
J’ai toujours eu une espèce de foi dans la capacité de l’être humain à se bonifier, à progresser. J’ai même dépensé une énergie folle à vouloir faire progresser des gens qui ont travaillé avec moi ! Était-ce mon rôle ? Je ne sais pas. Mais j’ai essayé. Dur. J’aurais probablement été un psy épouvantable !
Je ne l’ai jamais corrigée, pour la bonne et simple raison que j’ai toujours été en paix avec cette façon de faire. J’ai continué à prendre des risques, j’ai continué à faire des erreurs de jugement… et à avoir des surprises magnifiques. Je ne saurais pas te dire si j’ai eu plus de bonnes ou de mauvaises surprises, mais rien que pour les bonnes, ça valait le coup.
Et puis, quand les paris se sont révélés perdants, prendre le temps de tout essayer pour que ça marche avant d’arrêter m’a permis de toujours rester propre et droit dans mes bottes. Y compris dans les situations conflictuelles.
Assumer mes erreurs et accepter d’en payer le prix m’a toujours permis de rester fidèle à mes valeurs.
Je considère qu’on n’a pas droit à l’erreur, mais le devoir d’en faire. Si on n’en fait pas, c’est qu’on ne prend aucun risque de progresser.
Saison 1 : quelques-unes de mes propres erreurs professionnelles
Saison 2 : des témoignages de personnes remarquables qui ont appris de leurs erreurs