© Marie-Claire Tailis
Ça tombe bien : dans la Manche, la proportion de seniors est largement supérieure à la moyenne nationale et les structures sociales, sanitaires et administratives en place sont largement insuffisantes. Alors qu’elle était encore dirigeante salariée à plein temps, elle a imaginé un concept d’habitat autonome qui pourrait constituer une alternative aux EHPAD ; elle a étudié son marché, trouvé un lieu, pris des contacts avec de futurs clients, obtenu des financements, mobilisé des partenaires… Pour apprendre au dernier moment que malgré les estimations initiales de son constructeur, les coûts de mise aux normes d’un tel lieu dépassaient largement ses capacités de financement. Patatras.
Sur le moment, elle a encaissé. Puis voyant qu’a posteriori, certaines personnes de son entourage devenaient soudain critiques par rapport à son projet, Marie-Claire a mobilisé toutes ses ressources pour repartir.
Toujours rester à l’affût des bonnes idées complémentaires à son projet
A l’époque où elle voulait ouvrir un lieu de vie pour personnes âgées, Marie-Claire s’était rendu compte qu’il y avait un vide énorme en matière de service administratif aux personnes âgées. Les démarches administratives sont complexes, souvent dématérialisées, les assistantes sociales sont débordées et beaucoup de personnes âgées perdues face à la bureaucratie moderne. C’est sur ce créneau qu’elle a repositionné son projet. Avoir déjà l’idée en tête l’a vraiment aidée à tourner la page du premier projet.
Marie-Claire a quitté son job salarié et fait un vrai break. Elle a continué à participer à des événements destinés aux entrepreneur.e.s, qui l’ont aidée à réaffirmer son besoin de poursuivre son rêve : s’investir directement dans la relation humaine avec les personnes âgées. Elle explique bien comment son moteur a changé au fil du temps :
« Quand j’ai commencé ma carrière, je voulais progresser, avoir des postes de direction, montrer que malgré mes origines modestes, je pouvais décrocher de belles missions. Le besoin de revanche a disparu, aujourd’hui je veux apporter ma pierre, je veux aider et le bénévolat m’a vraiment ouvert les yeux. Si je peux aider des personnes âgées à mieux envisager l’avenir, à ne pas être exclues de notre époque digitale, j’aurais vraiment gagné en sens, en responsabilité, en alignement avec mes valeurs. Je ne voulais plus être coupée des relations humaines, être dans un bureau face à des budgets ou coincée dans des réunions stériles…tout ça, ce n’est plus pour moi.
Bien sûr, il y a des sacrifices en niveau de vie mais ses origines modestes l’aident.
« Je sais qu’on peut vivre heureux avec moins d’argent. J’ai fait les comptes, regardé ce qu’allait me verser Pole Emploi et on a vu que cela passait en faisant quelques sacrifices. C’est une décision de couple. Mes enfants aussi ont bien vu que mes postes précédents ne m’épanouissaient plus et ont compris ces choix. »
Marie-Claire a écumé toutes les formations dont elle pouvait bénéficier : pour se remettre à niveau sur la gestion d’entreprise, apprendre à manier les réseaux sociaux, et surtout, se former aux métiers et règlementations de l’action sociale. Sa grande crainte, c’était de ne pas être prise au sérieux dans le monde du social après avoir fait sa carrière dans le tourisme.
Exit les bonnes âmes qui donnent leur avis quand c’est trop tard ou qui trouvent toujours à redire. Et ceux-là, c’est essentiellement dans son entourage proche que Marie-Claire les a trouvés. Elle s’est concentrée sur les gens qui ont su la soutenir : des pairs rencontrés dans ses formations, des copains, d’anciens collègues, des mentors et formateurs. Grâce à ce réseau, elle a reçu du soutien mais aussi de précieux conseils qui lui ont fait gagner un temps et une énergie fous.
Pour connaître de l’intérieur le monde de l’aide aux personnes âgées, Marie-Claire est devenue bénévole de deux associations. Puis elle a décroché un stage de 2 semaines auprès de la responsable du Centre Local d’Information et de Coordination de Granville. Lequel stage s’est poursuivi par un autre stage, toujours bénévole, au Centre Médico-Social : ce sont des semaines d’investissement, mais en quelques mois, Marie-Claire s’est fait connaître et apprécier. En outre, elle a appris des tonnes de choses qui lui servent à présent pour prospecter.
Maintenant qu’elle a un projet qui tient la route, Marie-Claire peut recommencer à solliciter son réseau d’élus locaux : si ses anciens interlocuteurs ne sont pas toujours ceux qui sont intéressés par son projet actuel, ils sont ravis de la revoir et prêts à la mettre en contact avec leurs collègues de l’action sociale.
Ses allocations Pôle Emploi lui permettent de continuer à faire vivre sa famille, mais pas pour l’éternité et avant de gagner sa vie avec un projet entrepreneurial, il en faut du temps de travail sans aucun revenu d’activité. Selon Marie-Claire, ceux qui se laissent vivre au début de leur projet le payent cher. Pour rester concentrée sur son projet, elle s’astreint à se lever tôt tous les matins et à faire du sport ou de la méditation : une discipline indispensable pour rester concentrée et pleine d’énergie
Marie-Claire encaisse ses premiers chiffres d’affaires.
Son blog est une vraie source d’inspiration pour les seniors, mais pas que.
Elle organise des ateliers d’initiation numérique pour les seniors en partenariat avec des mairies de la Manche.
Elle réfléchit déjà à l’extension de son offre grâce aux besoins qu’elle a pu identifier lors de ses premières interventions.
Marie-Claire fait partie de ces battantes pour lesquelles rien n’est jamais perdu. Et vous, comment gardez-vous le moral dans l’adversité ?
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