J’ai outrepassé la demande de mon client

Peux-tu nous planter le décor de ton erreur ?

J’accepte une mission pour résoudre un problème de turn-over dans un département d’une PME.

Pour bien comprendre le contexte, je démarre ma mission par quelques entretiens, dans le département concerné mais aussi dans d’autres services connexes, et je me rends compte qu’en réalité, ce problème de turn-over est bien plus large : le CODIR n’est pas toujours aligné, le DG a des modes de management et de communication particuliers qui ruissellent sur les équipes… Bref, pour moi c’est évident : le problème de turn-over n’est pas que technique, il est aussi relationnel.

Me sentant investie d’une mission, je fais part de mes convictions au DG lors de la restitution de mon diagnostic, sans avoir anticipé ce qu’il était prêt à entendre… ou pas.

À quel moment as-tu commencé à sentir que tu faisais erreur ?

À temps, heureusement ! Voyant que mon diag ne passait pas du tout, j’ai rétropédalé et je suis revenue à la demande initiale, à savoir des solutions techniques au problème de turn-over. Je suis retombée sur mes pattes et j’ai pu terminer ma mission.

Plus tard, cette entreprise m’a rappelée pour autre chose et j’ai poliment décliné : je ne me sentais pas alignée avec le mode de management qui avait cours dans cette entreprise.

Qu’as-tu appris de cette erreur ?

À m’en tenir à la demande du client, quoi que j’en pense. Je ne suis que prestataire. Soit j’y réponds en mettant mon mouchoir sur mes convictions et mes valeurs, soit je refuse la mission. Mais je ne peux pas prendre l’initiative de répondre à côté ! Pour qu’il soit plus réceptif, c’est seulement après avoir répondu à sa demande initiale que je peux tenter de l’amener sur autre chose, mais en restant respectueuse de sa vision du monde.